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L’expertise faune et flore de la zone d’impact du projet barrage est achevée

27 février 2023

Dans le cadre de la réalisation du barrage à usages multiples de Pouembout, une étude détaillée de la faune et de la flore aquatique et terrestre a été menée. Ses résultats permettent de caractériser l’état du bassin versant avant le démarrage des travaux et ainsi d’évaluer l’impact du projet avant, pendant et après les travaux. Cette analyse des impacts servira à retenir les mesures qui permettront de les éviter, les réduire ou les compenser.


Photo 1 : Présentation des résultats cartographiques de l’étude

Evaluation de la faune aquatique

 

Par la création d’une retenue d’eau conséquente, le barrage de Pwëbuu (Pouembout) entraînera une modification des régimes d’écoulement de la Pwëbuu (Pouembout) et des conditions de circulation des espèces aquatiques.

La régulation des débits permise par l’ouvrage aura des impacts positifs sur la vie dans le cours d’eau puisqu’en période de basses eaux, le niveau d’eau à l’aval de l’ouvrage pourra être supérieur à celui sans barrage.

Toutefois, la création d’un obstacle sur la rivière représente aussi un impact négatif qu’il est important de caractériser pour mieux anticiper les actions de remédiation. Cette évaluation passe par un inventaire des espèces aquatiques (poissons, anguilles, crevettes) afin de répertorier les espèces sensibles situées dans la zone d’influence du projet.

Photo 2 : Pêches électriques réalisées sur les stations aquatiques – © L’œil, Bioeko et Aqua Terra
Une pêche électrique est un dispositif consistant à injecter un faible courant dans l’eau pour paralyser un court instant les poissons afin de pouvoir les inventorier avant de les relâcher. Il est donc sans impacts ni sur les espèces, ni sur le milieu.

Parmi les 25 espèces repérées, une seule est menacée au regard de la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Il s’agit d’une espèce de gobie endémique Sicyopterus sarasini. La présence de cette espèce place la sensibilité du milieu et l’enjeu à un niveau fort. Il faudra donc mettre en place des mesures visant à réduire l’impact de l’ouvrage sur le cycle de vie de cette espèce. En cas d’impossibilité, il conviendra de mettre en œuvre une compensation adaptée.

Evaluation de la faune et de la flore terrestre

 

Concernant la faune et la flore terrestre, les investigations se sont concentrées sur la zone d’impact direct de l’ouvrage, c’est-à-dire l’emprise du futur lac de retenue et le périmètre alentour.

Les investigations ont porté sur la flore, l’avifaune (oiseaux), l’herpétofaune (lézards et geckos), la myrmécofaune (fourmis) et les chiroptères (chauves-souris et roussettes). Les résultats de l’analyse révèlent un milieu terrestre très dégradé, principalement par les activités anthropiques et l’impact des espèces envahissantes telles que les cerfs et cochons.

Photo 3 : Pdonephelium cristagalli – source : www.endemia.nc – © Daniel & Irène Létocart

Seule une espèce végétale remarquable a été révélée lors de l’inventaire, le Podonephelium cristagalli. Celle-ci a récemment fait l’objet d’une réévaluation de sa sensibilité par l’association Endemia et sa répartition à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie a justifié son déclassement de la liste rouge de l’UICN.

Ainsi, aucune sensibilité n’est à noter sur l’ensemble des compartiments terrestres pris en compte dans l’étude environnementale du projet et l’impact est qualifié de faible à modéré. Seules des mesures de préservation de l’état de référence seront donc proposées dans le cadre de l’étude environnementale.

L’ensemble des résultats de l’expertise faune et flore obtenus sera ensuite transmis au concepteur du barrage afin qu’il élabore le « projet de moindre impact environnemental ».

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